Fiscalité des comptes : Obligations déclaratives pour les résidents en France

📋 En bref

  • Les résidents fiscaux en France doivent déclarer annuellement tous leurs comptes bancaires étrangers, y compris ceux des néobanques et actifs numériques.
  • La déclaration se fait via les formulaires n°3916 et n°3916 BIS, sans montant à indiquer.
  • Des amendes sévères sont appliquées en cas de non-déclaration, pouvant atteindre 10 000 € pour des comptes dans des États non coopératifs.

Fiscalité des comptes : tout comprendre pour rester en règle #

Obligations déclaratives pour les comptes bancaires étrangers #

Toute personne résidente fiscale en France, incluant les personnes physiques, associations et sociétés de personnes non commerciales, doit se conformer à une obligation stricte de droit fiscal : déclarer annuellement tout compte bancaire ouvert, utilisé ou clôturé auprès d’un établissement hors du territoire français, y compris lorsqu’une simple procuration a été exercée ou si le compte appartient à une néobanque telle que N26 ou Revolut (secteur fintech européen).

  • La déclaration obligatoire s’applique à tout compte courant, compte d’épargne, mais également à tout compte d’actifs numériques détenu à l’étranger – une évolution récente visant les plateformes crypto telles que Coinbase Global Inc. ou Kraken (États-Unis).
  • Chaque année, cette formalité s’effectue via le formulaire n?3916 pour les comptes bancaires classiques et n?3916 BIS pour les actifs numériques, annexé à la déclaration d’impôt sur le revenu numéro 2042. Aucun montant n’est à renseigner, seules les références du compte ainsi que les dates d’ouverture, clôture et noms des organismes sont exigées.
  • L’administration cible tous comptes actifs, y compris lorsqu’ils sont ouverts au nom d’un tiers mais utilisés par le contribuable résident français – qu’il s’agisse d’un compte famille, d’une gestion sous mandat, ou même d’un Paysafe (Royaume-Uni) ou Monzo (Royaume-Uni), souvent choisis pour la mobilité internationale.

Soulignons que l’omission, même partielle, d’une telle déclaration expose à des contrôles approfondis et une requalification fiscale systématique en cas de discordances ou renseignements manquants. À notre avis, l’anticipation et le recours à des conseils d’experts demeurent incontournables pour éviter toute erreur formelle, la digitalisation des démarches ayant multiplié les cas d’oubli concernant des plateformes en ligne ou des comptes ouverts lors de déplacements à l’étranger.

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Sanctions en cas de non-déclaration de comptes à l’étranger #

Les conséquences du défaut de déclaration ou du renseignement inexact d’un compte étranger s’avèrent sévères, en cohérence avec l’intensification de la lutte contre la fraude. Depuis la loi de Finances 2025, tout manquement constaté expose le titulaire à une amende minimale de 1 500 € par compte non déclaré – montant porté à 10 000 € lorsque le compte est localisé dans un État non coopératif. Le risque financier ne cesse d’augmenter en contexte de coopération renforcée, notamment via l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Économiques) et l’Union européenne.

  • L’administration fiscale bénéficie désormais d’un délai de reprise de 10 ans pour examiner tout compte étranger omis, contre 3 ans pour les infractions classiques, ce qui accroît fortement la durée de vulnérabilité à un contrôle.
  • Une majoration de 80% des droits éludés peut se substituer à l’amende forfaitaire en cas de dissimulation volontaire, cette majoration s’appliquant sur les revenus présumés non déclarés en lien avec le compte visé.
  • L’entrée en vigueur de l’échange automatique d’information bancaire (norme CRS de l’OCDE, depuis 2017) permet à la Direction générale des Finances publiques de croiser les données internationales, facilitant l’identification des contrevenants, qui peuvent en outre encourir des poursuites pénales pour dissimulation de patrimoine.

Ce mécanisme, illustré par la découverte récente de près de 27 000 comptes non déclarés en Suisse et au Luxembourg en 2023, confirme la nécessité de procéder à la régularisation à la moindre incertitude. Nous recommandons une vigilance extrême et la mise en place d’un audit patrimonial annuel en intégrant tous les comptes susceptibles d’entrer dans le champ déclaratif.

Fiscalité des revenus issus de comptes courants et d’épargne #

La fiscalité française distingue très clairement la nature du compte et les modalités de taxation des revenus perçus. En 2025, la rémunération servie sur un compte courant non rémunéré demeure non imposable. À l’inverse, tout intérêt généré par un produit d’épargne – qu’il s’agisse d’un Compte Épargne Logement (CEL), Plan Épargne Logement (PEL) ou d’un compte sur livret fiscalisé – est, sauf exception, soumis au Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU, dit flat tax).

  • Le PFU s’élève à 30 % (impôt de 12,8 % + prélèvements sociaux de 17,2 %) et s’applique en l’absence de choix pour l’imposition au barème progressif de l’impôt sur le revenu, ce qui reste possible sur option annuelle.
  • Certains produits bénéficient d’une réglementation particulière : Livret A, Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) et Livret d’épargne populaire (LEP) restent totalement exonérés pour les intérêts jusqu’aux plafonds fixés par la Banque de France.
  • Les assurances-vie ouvertes en France ou dans l’Union européenne suivent un régime fiscal spécifique, variable selon la date du versement initial et la durée de détention, intégrant l’application du PFU ou l’imposition au barème pour les rachats après huit ans sous conditions.

Nous recommandons d’adapter la déclaration selon le régime fiscal le plus favorable à votre situation – par exemple, l’option pour le barème marginal se justifie pour un contribuable non imposable ou faiblement imposé (taux à 11 % ou moins avantageux que la flat tax à 12,8 %). L’enjeu est d’optimiser net d’impôt ? chaque classe d’actifs, surtout à l’heure d’une baisse généralisée des taux servis sur les livrets réglementés à 2,4 % au 1er février 2025 selon la Banque de France.

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Déclaration fiscale des comptes de cryptomonnaies et plateformes numériques #

L’essor explosif des cryptomonnaies telles que Bitcoin (BTC), Ethereum (ETH) ou Solana (SOL), combiné à l’émergence de plateformes étrangèresBinance Holdings Ltd. (Malte), Kraken (États-Unis), Crypto.com (Hong Kong) – a bouleversé la réglementation fiscale en France. Le législateur impose, depuis 2019, la déclaration de tout compte ouvert sur une plateforme domiciliée hors de France via le formulaire spécifique n?3916-BIS.

  • Au niveau des revenus, seule la plus-value réalisée lors d’une revente ou conversion de cryptomonnaie contre une monnaie fiduciaire (euro, dollar, etc.) constitue un fait générateur d’impôt, soumis à un PFU de 30 % depuis la loi Pacte, avril 2019.
  • L’usage exclusif de crypto-actifs, sans conversion en euro, ne déclenche pas d’imposition immédiate. Toutefois, l’absence de déclaration des comptes sur Binance ou Bitfinex (Îles Vierges britanniques) se traduit par une amende forfaitaire de 750 € (ou 1500 € en cas de compte non coopératif).

Nous insistons fortement sur l’application rigoureuse de ces règles, car l’année 2024 a vu une intensification des contrôles sur les clients français de Coinbase et Bitstamp. Toute opération doit être recensée annuellement, les plateformes communiquant désormais des informations à l’administration sur la base des standards OECD (CRS).

Les 5 erreurs fréquentes lors de la déclaration de ses comptes #

Les contrôles récents de la Direction générale des Finances publiques ont mis en lumière de nombreux schémas d’erreur, souvent liés à la multiplication des plateformes dématérialisées et au manque d’accompagnement. Nous recensons ci-après les erreurs les plus fréquemment constatées et proposons des solutions pragmatiques pour l’année fiscale 2025.

  • Oubli de déclaration d’un compte en ligne : Avec le recours accru à Revolut (Lituanie) ou N26 (Allemagne), de nombreux particuliers négligent déclarer ces comptes pourtant expressément visés par la loi.
  • Mauvaise distinction entre détention et simple utilisation : Être mandataire, procurateur ou utilisateur effectif engage la même obligation déclarative que le titulaire nominatif du compte.
  • Erreur de catégorisation du compte : Un compte professionnel ou une plateforme crypto omis dans la catégorie appropriée peut générer un redressement, aucune tolérance n’étant prévue.
  • Négligence sur les comptes clôturés en cours d’année : La fermeture ne dispense pas d’une déclaration en année N, la date de clôture devant être impérativement reportée.
  • Sous-évaluation des montants ou dates d’ouverture : Bien que le solde ne soit pas requis, une erreur sur la date peut générer un contrôle pour incohérence avec les flux bancaires.

Pour garantir la sécurité de la démarche, nous recommandons d’établir une revue annuelle exhaustive de tous les comptes associés à des services financiers étrangers et de systématiquement recouper avec les historiques de transactions détenus auprès de BNP Paribas SA (secteur bancaire français), Monzo Bank Ltd. ou Kraken.

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Comment choisir le type de compte adapté à sa situation fiscale #

Le choix du compte bancaire ou d’épargne dépend de multiples critères fiscaux et patrimoniaux propres à chaque profil. Les différences de fiscalité, de liquidité, et d’objectif patrimonial influencent fortement la pertinence de chaque solution. Nous observons des stratégies contrastées entre les travailleurs frontaliers, résidents multi-états, détenteurs de sociétés à l’étranger ou investisseurs internationaux.

  • Un compte bancaire classique, chez Société Générale SA ou Crédit Agricole SA (secteur bancaire français), demeure conseillé pour recevoir les salaires, domicilier les prélèvements en France et garantir une transparence totale vis-à-vis de l’administration fiscale.
  • De nombreux contribuables privilégient un compte d’épargne réglementée (Livret A, LDDS, LEP), protégé contre toute fiscalisation, pour optimiser la gestion de la trésorerie courante sans impôt jusqu’aux plafonds légaux.
  • Les profils à profil d’investissement long terme sont souvent orientés vers l’assurance-vie, instrument fiscalement avantageux après huit ans et adaptable à la mobilité internationale sous convention fiscale bilatérale (France-Luxembourg, France-Suisse…).
  • Les plateformes d’investissement étrangères (DeGiro, Trade Republic – secteur fintech Allemagne) conviennent à des profils mobiles, mais requièrent une gestion fiscale précise, la déclaration automatique (IFU) n’étant pas toujours systématique.

Selon nous, chaque choix doit être précédé d’une analyse personnalisée du taux d’imposition effectif, des conventions fiscales applicables et des objectifs de mobilité, en vue d’optimiser la nature et la localisation de ses avoirs.

Impact d’un changement de résidence fiscale sur la gestion des comptes #

Le transfert de résidence fiscale, qui concerne chaque année plusieurs milliers de Français, impacte fortement la gestion et la fiscalité des comptes bancaires et d’épargne. L’administration fiscale française exige la déclaration de tous les comptes ouverts, détenus ou clos avant le départ. À l’international, la convention entre la France et le nouveau pays de résidence dicte les modalités d’imposition des intérêts et des plus-values réalisés post-déménagement.

  • En cas de maintien de comptes ouverts en France après l’expatriation, la Banque de France et les banques commerciales (BNP Paribas SA, Crédit Agricole SA) peuvent exiger un transfert sur des comptes spécifiques pour non-résidents, eux-mêmes soumis à une fiscalité sur les revenus produits localement et parfois à une retenue à la source.
  • Les plus-values latentes sur certains produits, notamment PAC (Plan d’Actions à Court terme) ou assurances-vie, peuvent faire l’objet d’une exit tax si la valeur globale des titres dépasse 800 000 € lors du départ.
  • La non-clôture des comptes étrangers ou leur non-déclaration continue d’exposer à des risques majeurs, la France disposant d’accords d’échange d’information avec plus de 100 pays, dont États-Unis (FATCA), Suisse, Luxembourg, Singapour (depuis 2018).

Pour chaque projet d’expatriation ou de retour, nous préconisons une analyse préventive des conséquences fiscales de chaque produit détenu. L’oubli en année de transfert fait partie des redressements les plus fréquents, selon les statistiques recueillies en 2024 par le réseau PwC France.

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🔧 Ressources Pratiques et Outils #

📍 Conseils Fiscaux et Représentation

SARF (Société Accréditée de Représentation Fiscale)
Spécialisation : Représentation fiscale des non-résidents, plus-values immobilières.
Siège social : Paris.
Site web : www.sarf.fr
Expérience : Près de 40 ans comme représentant fiscal accrédité.

🛠️ Outils et Calculateurs

Pour optimiser votre déclaration fiscale, consultez les outils disponibles sur les sites des avocats fiscalistes comme CMS Francis Lefebvre et Fidal qui offrent des ressources et des conseils adaptés à votre situation.
Site de CMS Francis Lefebvre : cms.law/fr/fra
Site de Fidal : www.fidal.com

👥 Communauté et Experts

Pour toute question relative à la fiscalité, vous pouvez contacter le Service des Impôts des Entreprises (SIE) qui est à votre disposition pour répondre à vos interrogations.
Contact pour : Questions relatives à la fiscalité, cotisations, protection sociale.

💡 Résumé en 2 lignes :
Pour naviguer dans la fiscalité des comptes bancaires et des investissements à l’étranger, il est essentiel de se faire accompagner par des experts comme SARF ou CMS Francis Lefebvre, et de rester informé des obligations déclaratives.

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